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La mobilité européenne encore à construire

50 apprentis de 9 pays partis en mobilité longue, dans le cadre du projet Euro App, se sont retrouvés à Paris. Un chemin qui reste à construire pour les apprentis aventuriers.

Réunis en février à la maison des Compagnons du devoir à Paris, quelque 50 jeunes de toutes nationalités et issus de différents métiers ont partagé leurs expériences, avec les représentants de l’Union européenne et du gouvernement français.

L’événement a réuni 36 centres de formation professionnelles européens à l’origine de la création du consortium EuroApp’, fédérés par les Compagnons du devoir et du tour de France.

Rappelons que le projet pilote lancé en 2016 visait un objectif de 150 jeunes en mobilité. A ce jour, ils sont 80 à poursuivre leur formation en alternance dans un autre pays que leur pays d’origine.

Pourquoi ce décalage ? C’est ce que sont venus expliquer une dizaine de jeunes présents à la rencontre parisienne face aux personnalités politiques présentes : la ministre du Travail, Muriel Pénicaud et Jean Arthuis initiateur du projet Euro App et qui poursuit sa bataille pour une Europe de l’apprentissage (en savoir plus : www.euroapp.eu)

Les peintres Justine et Salomé découvrent l’Italie


Heureux comme les autres étudiants de découvrir le monde, et d’enrichir les savoir-faire de leurs métiers, les apprentis ont découvert des obstacles plus nombreux que les centres de formation ne les avaient imaginés.

Si les employeurs citent des problèmes administratifs ou juridiques, les jeunes témoignent de difficultés davantage liées à l’acquisition des connaissances et à la formation parfois inadaptée, faute de structures adéquates sur place.

C’est par exemple le cas de Salomé et de Justine, âgées de 25 ans, toutes deux titulaires d’un Brevet professionnel Peinture Décoration obtenu en alternance, parties en septembre 2017 en mobilité en Italie à Pérouse (Ombrie).

Un système de formation très différent en Italie


Première déconvenue : le système de formation est totalement différent, et les jeunes filles n’ont pas pu apprendre de nouvelles techniques dans un CFA dédié. « On nous a proposé une formation sur la sécurité sur les chantiers car les CFA n’existent pas en Italie et les italiens apprennent leurs métiers sur le tas » expliquent-elles.

Autre découverte de Salomé et Justine : le métier de peintre en Bâtiment se destine uniquement aux hommes en Italie, les femmes n’étant pas destinées a priori à exercer cette activité !

En revanche, la rencontre avec leur tuteur Antonio, spécialisé dans la restauration de mobilier ancien, leur a ouvert des portes inespérées. « Grace à lui, nous sommes en train de rénover les pièces du château de Corciano et nous avons pu expérimenter de nouvelles techniques de travail. L’application de la peinture à la chaux se fait ainsi à la brosse et pas au rouleau ».

Un jeune tailleur de pierre français en Croatie


Enfin, dernier point positif, les jeunes filles se sentent très soutenues et bien suivis par le BTP CFA de Saint-Herblain (44) où elles suivi leurs formations et qui les a aidées à construire leur parcours de mobilité.

De son côté, Matthieu Colonna, 23 ans, tailleur de pierre chez les Compagnons à Marseille, est parti en mobilité en Croatie, pour continuer à se former. Son rêve : s’orienter vers la sculpture ornemaniste.

Titulaire d’un brevet professionnel, le jeune français s’est retrouvé dans un centre de formation initiale croate en taille de pierre (équivalence du CAP), à sa grande déception. « Je ne m’y suis pas retrouvé mais il était prévu que tout ne se passerait pas idéalement » admet le jeune tailleur de pierre.

Reconnaître les périodes de formation à l’étranger


En revanche, l’expérience dans l’entreprise de sculpture croate devrait être positive, selon lui. « Ces parcours sont aussi un outil pour pouvoir voyager et découvrir une nouvelle culture » résume Matthieu.

Ce que souhaitent surtout les 50 jeunes qui ont témoigné et les CFA Français qui les soutiennent ? C’est d’abord une reconnaissance à des fins diplômantes des périodes de formation à l’étranger, avec des facilités similaires à celles dont bénéficient les étudiants.

Un point à creuser et qui devrait être pris en compte par la Réforme de l’Apprentissage en France qui encourage la mobilité via le programme Erasmus de l’apprentissage. La Réforme promet que 15 000 jeunes pourront suivre un semestre de formation Europe intégré à leur cursus…

Source : apiedoeuvre.fr

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