Les inscriptions pour le 27e concours de l’un des Meilleurs ouvriers de France sont ouvertes. Les branches professionnelles doivent désormais jouer un rôle actif et les cartes sont entre leurs mains… Témoignage des peintres.
Les inscriptions pour le 27e concours sont ouvertes depuis cet été sur le site officiel géré par le comité organisateur du concours, le COET MOF, une aventure qui se poursuivra jusqu’en 2021 pour les candidats.
Cette nouvelle édition s’accompagne de nombreux changements. Le COET MOF affirme qu’il se repositionne désormais comme le maître d’oeuvre du concours en partenariat avec les branches professionnelles des métiers concernés.
Le COET souhaite en effet impliquer les branches professionnelles pour porter ce concours d’excellence. Les responsables du comité organisateur sont donc venus à plusieurs reprises, depuis le mois de mai, au sein des fédérations et syndicats pour leur présenter cette démarche partenariale.
Explication : l’obtention du titre de MOF diplômant doit correspondre à une situation professionnelle actuelle et donc à une réalité économique de terrain que connaissent bien les organisations représentatives. Ainsi, la réalisation d’un sujet en « situation de chantier » est encouragée aujourd’hui dans certains métiers, comme pour celui des pisciniers.
La loi du 5 septembre 2018 « choisir son avenir professionnel » permettra aux candidats d’activer leur Comptes personnels de formation (CPF) afin de pouvoir financer une partie des dépenses liées au parcours d’excellence professionnel. L’étude menée par le COET sur les épreuves du 26e concours a en effet révélé que le coût moyen pour les candidats se situait entre 3500 et 7000 €. Le coût matière ne devra pas excéder 3000 euros désormais par candidat sur l’ensemble du concours (épreuve qualificative et réalisation de l’oeuvre finale).
« Ce n’est pas l’œuvre qui est la plus importante »
« Dans de nombreux métiers, on se contentait de revisiter les anciens sujets MOF en les compliquant à chaque édition avec le rajout de subtilités techniques et d’exigences déconnectées de l’exercice du métier » témoigne Luc Papavoine, peintre et président de la commission formation au sein de l’UPMF FFB (Union des peintres et des métiers de la finition de la fédération française du Bâtiment)
Exemple de complexité citée dans le sujet Peintures : la réalisation d’une laque tendue qui devait « briller » autant que possible mais qui ne correspond plus aujourd’hui aux attentes de la profession et du marché, donc du concours MOF, affirme le professionnel.
« Le concours doit servir le métier avant tout » insiste Luc Papavoine, qui reprend : « Ce n’est pas l’œuvre qui est la plus importante. Dans nos métiers, il faut que le candidat respecte un cahier des charges et devienne même force de propositions et il sera d’abord évalué sur ce type d’aptitudes ».
Rangement de l’un des éléments de l’oeuvre de l’un des candidats MOF peintre lors du 26e concours. « Ce n’est pas l’oeuvre qui est la plus importante dans le concours, c’est d’abord la force de propositions du candidat peintre » rappelle Luc Papavoine.
Désignation d’une commission de choix de sujet et d’un jury de classe
L’UPMF-FFB, présidée par Bruno Lucas, s’est ainsi mobilisée à la demande du COET-MOF et de la FFB, pour prendre en charge le sujet du concours. Elle a désigné une commission de choix de sujet, comme demandé cette année par l’organisateur du concours, ainsi qu’un jury de classe chargé d’évaluer les sujets réalisés par les candidats (incluant des peintres MOF et non MOF, des enseignants et des formateurs)
Un président de la commission de choix de sujet Peinture a été désigné en la personne de Francis Noquet, peintre référent métiers pour l’UPMF aux Olympiades des métiers. Et l’union de métiers a fait de même pour le métier de soliers puisqu’elle supervise désormais le concours MOF soliers.
A noter que le jury sera évolutif en fonction du nombre de candidats inscrits : 3 peintres bâtiment et 2 peintres en décors s’étaient inscrits début décembre sur le site du COET.
Le nombre d’inscrits dans les métiers du bâtiment (66 candidats au total sur 18 métiers*, début décembre) demeure peu élevé mais la date initiale de clôture des inscriptions (17 janvier) sera selon toute vraisemblance repoussée de quelques semaines.
Les sujets des épreuves MOF en cours de finalisation
L’UPMF espère plus de candidats inscrits que lors de la dernière édition, soit une quarantaine de peintres inscrits il y a 2 ans. Précisons que 5 peintres ont obtenu le titre MOF en 2019 (26e concours) sur les 10 sélectionnés lors des épreuves qualificatives et seulement 1 sur 4 pour l’option décor. Un « score » que l’union de métiers aimerait relever.
Quant au sujet des peintres, il est en cours de rédaction et de finalisation (attente de validation officielle par le COET). Pour ce 27e concours, un thème commun sera proposé aux peintres d’intérieur et aux peintres en décors (les 2 options du concours MOF pour ce métier). Un exercice sur un thème commun (d’une salle de restaurant d’une célèbre brasserie parisienne) sera donc soumis aux candidats avec un traitement différent selon l’option retenue.
Une exposition d’oeuvres chez les peintres à la fin du concours
L’union de métiers qui s’attend à de beaux résultats avec cette épreuve, envisage d’organiser une exposition à la fin du concours. D’ici là, elle devra organiser des épreuves qualificatives en Seine-et-Marne, dans un lycée professionnel. Selon le planning officiel, ces épreuves ne commenceront pas avant le mois de septembre 2020 et elles pourront s’étaler, en fonction des métiers, jusqu’au mois d’avril 2021.
(1) Couverture-ornemaniste-métallique, charpente construction bois, peinture d’intérieur et peinture décors, menuiserie, métiers de la pierre, métiers de la piscine, carrelage, plomberie installation sanitaire – plomberie fontainerie, travaux marbriers, métallerie-serrurerie, solier-solière, métiers du plâtre sculpture décorative, miroiterie décorative, ferronnerie d’art, mosaïque d’art, génie climatique-chauffage, fumisterie du Bâtiment.
Source : Apiedoeuvre.fr
