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Emploi dans le bâtiment : une situation « dramatique » dans la menuiserie

La situation de l’emploi dans le Bâtiment est dramatique, s’exclame Yannick Michon, président du groupement d’industriels Actibaie. De graves difficultés de recrutement impactent tous les métiers dont le secteur de la menuiserie. Mais la profession réagit…

C’est un véritable cri d’alarme qu’ont lancé les 6 organisations professionnelles (Actibaie, FFPV, SNFA, UFME, UM et UMB) réunies à l’occasion de la présentation du salon Equipbaie qui se tiendra du 20 au 23 novembre à Paris, porte de Versailles.

Alors que tous les clignotants sont au vert dans le secteur de la menuiserie qui affiche un vrai dynamisme, les professionnels peinent à recruter, qu’ils soient artisans poseurs ou fabricants de menuiseries au sens large (incluant la fabrication des stores, volets, portails, portes sécurisées, etc… )

« Nous avons perdu 200 000 emplois en 10 ans globalement dans le Bâtiment, après l’une des plus graves crises qu’ait connu notre secteur. Depuis 2017, nous avons créé 20 000 emplois. Mais cela reste totalement insuffisant aujourd’hui eu égard aux besoins de nos métiers » constate Yanick Michon, président du groupe Actibaie (en photo).

12 000 emplois à pourvoir dans le secteur

Et les besoins en recrutement sont colossaux de l’avis du président qui cite le chiffre de 12 000 emplois à pourvoir dans son secteur. Des besoins qui concernent autant la pose de ces équipements, assurée par les artisans que celle de la fabrication, assurée par les industriels.

« Des générations de professionnels ont disparu pour diverses raisons », explique Yannick Michon qui cite ainsi « les retours au pays, les départs en retraite, les entreprises d’installateurs non transmises et/ou non reprises parfois faute de marché… ».

« Aujourd’hui nous avons affaire à de nouveaux profils comme les auto-entrepreneurs généralistes, mais il faut les former, car ils démarrent de très loin. Ce sera donc l’un de nos dossiers prioritaires » renchérit le responsable qui défend des actions collectives au niveau des différentes unions de métiers concernées afin de remédier au problème.

Un manque de personnel sur les chantiers et dans les ateliers de fabrication

Car outre les installateurs, d’autres profils sont aujourd’hui très recherchés dans ce métier du BTP. Comme les conducteurs de travaux, ingénieurs méthode ou en bureaux d’études, techniciens de maintenance ou d’intervention, métreurs, chefs d’ateliers,…

« Il existe une multitude de métiers commerciaux et techniques à pourvoir, avec des spécialisations à tous les niveaux, que ce soit en chantier ou en fabrication » insiste Christophe Bieber, président de l’union des métiers du bois FFB, qui déplore l’absence d’attrait pour ces métiers encore méconnus des jeunes générations.

En effet, malgré l’existence de 350 établissements de formation en France formant du CAP au BTS, voire ingénieur, soit 12 000 jeunes formés par an, dont 7000 en apprentissage, les besoins en personnel qualifiés des entreprises demeurent très élevés. « Nos métiers n’existent pas vraiment dans les écoles et filières de formation, alors nous devons travailler sur le fond au niveau de nos unions » reprend Yannick Michon.

Création d’un CQP installateur

« Nos installateurs ont un savoir-faire peu reconnu, et nous avons tout d’abord décidé de travailler sur la création d’un CQP (certificat de qualification professionnelle), un certificat d’Etat qui sanctionne la reconnaissance de leur savoir-faire » explique Yannick Michon.

Créé à la demande des professionnels du bâtiment et industriels adhérent d’Actibaie, au vu du manque de qualification métier, ce CQP (voir article ci-dessous) doit permettre de développer les compétences des installateurs notamment pour faire face aux évolutions de la règlementation, du marché et des produits. « Il s’agit également de maintenir les savoir-faire traditionnels dans un environnement hautement concurrentiel », indique le représentant d’Actibaie.

Par ailleurs, un CQPI destiné aux techniciens d’intervention (certificat de qualification professionnelle intermétier) sera mis en place à la fin de l’année, précise le président.

Face à l’urgence de la situation, la profession s’est également mobilisée en créant cette année un organisme de formation, Campus UFME. Créée à l’origine pour former les salariés des adhérents des organisations professionnelles (les industriels de la menuiserie), cette structure va s’ouvrir à un public plus large.

Massifier l’offre de formation dans le secteur de la menuiserie

 « Notre objectif est de massifier les offres de formation pour développer et augmenter la compréhension des personnes qui travaillent dans l’environnement de la menuiserie » complète Christophe Bieber

L’organisme sera ainsi capable d’organiser des formations courtes de quelques jours sur mesure in situ dans les entreprises. Réaction au feu, comportement thermique ou acoustique de la baie, et plus globalement, comportement de l’enveloppe du bâtiment, feront partie des thèmes qui pourront être proposés.

Formidable vitrine des métiers, le salon dédié aux métiers, EquipBaie espère bien séduire ses nombreux visiteurs attendus, dont les jeunes en formation, afin de les convaincre d’embrasser des métiers aux multiples facettes qui joue encore et toujours son rôle d’ascenseur social, selon les représentants des organisations professionnelles du secteur.

*Groupement professionnel des portes, portails, volets et stores affilié à la FFB

 

En savoir plus sur le CQP installateurs

 

Depuis sa création en décembre 2016, 7 sessions du CQP installateurs de portes, portails et portes automatiques piétonnes ont été organisées, soit 42 candidats et 32 diplômés avec un taux de réussite de 76 %.

Deux nouvelles sessions sont organisées en septembre et octobre prochain. Les modules de formation créé avec notre partenaire  www.bmetalformation.fr « mise en œuvre des portes et portails » et des « portes automatiques piétonnes » permettant de préparer les candidats au CQP rencontrent un franc succès. Une étude de cas sous forme de « serious game » a également été créée.

Ce jeu d’étude en ligne permet d’inscrire le candidat dans un scénario le plus proche possible de la réalité. L’apprenant prend ainsi du recul sur le cours en e-learning en appliquant directement sur un produit les connaissances acquises au préalable.

Le scénario du serious game « portes et portails » propose l’installation d’un portail, d’une porte industrielle et d’une porte automatique piétonne.

Un dossier de chantier présenté à l’apprenant

Un dossier de chantier avec la notice d’installation du produit est présenté à l’apprenant qui devra effectuer l’installation en prenant en considération son environnement de pose (maison individuelle, ERP, lieu de travail, etc.), l’état du support et son type pour adapter les fixations selon le NF DTU associé au produit.

La mise en situation en cas d’erreur, l’intervention d’un client mécontent, le dysfonctionnement du produit sont autant de situations que pourra rencontrer l’apprenant au travers de cette étude de cas très réaliste qui prendra en compte les 4 grandes étapes d’un chantier : Préparation et Installation du chantier; Mise en œuvre du produit en fonction du scénario ; Clôture et réception de chantier.

Au travers de cette simulation d’installation sont aussi traités : le relationnel avec le client, la possibilité de prendre des côtes et de vérifier les tolérances, planéité, aplomb, niveau, … le questionnement du candidat qui devra savoir s’il faut un marquage au sol, s’il a bien installé les équipements de sécurité, etc.

Afin de favoriser l’apprentissage, des fiches techniques et des quiz d’entrainement sont proposés pour débloquer des situations. Le but est donc de compléter le cours par des études de cas et d’entrainer l’artisan à s’organiser et à être autonome.

 

source : Apiedoeuvre.fr

 

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