cfa pedagogieParcours formation

Pourquoi réviser le CAP de Peintre applicateur de revêtements

Pourquoi révise-t-on un Certificat d’aptitude professionnelle dans le Bâtiment ? Luc Papavoine, à la tête d’une entreprise de peinture en Seine et Marne, nous explique pourquoi et comment le CAP de peintre sera révisé.

La révision des référentiels d’un diplôme n’est pas une mince affaire, selon Luc Papavoine. Loin de là ! Lancée en début d’année, après des réunions de travail préparatoires en 2017, elle devrait aboutir en début d’année prochaine pour être applicable en septembre 2019 (voir encadré).

Précisons que le CAP est un diplôme national révisé sous l’égide du ministère de l’Education nationale, alors que la révision des titres professionnels (1) eux-mêmes s’effectue sous la tutelle du ministère du Travail. A noter que le réforme de la Formation professionnelle changera la donne en matière de révision des titres, un dossier que nous suivrons…

Alors, pourquoi rénover aujourd’hui le diplôme de CAP de peintre applicateur de revêtements ? « Sa révision est d’abord liée à celle du Brevet professionnel -ou BP- qui est intervenue en 2016 » explique Luc Papavoine.

Le CAP correspond en effet au premier niveau de qualification donnant accès au Brevet professionnel. Et le Brevet atteste d’une haute qualification professionnelle permettant théoriquement au diplômé de créer son entreprise puisqu’il aura été formé et aura appris son métier pendant 4 ans.

4 ans au minimum pour former un peintre

« Il faut au minimum 4 ans pour former un bon peintre » confirme le chef d’entreprise qui ajoute : « Le jeune peut également acquérir une Mention complémentaire en un an dans l’un des domaines qui lui plait comme le sol, le décor…  pour parfaire sa formation ».

Or, l’examen du BP n’était plus adapté à la profession, selon le responsable. « La profession a besoin de gens formés aptes à gérer des petits chantiers et à conseiller les clients sur les choix et les harmonies de couleurs… Les titulaires du BP pourront ainsi avoir un poste d’encadrement ou créer leur propre entreprise » reprend Luc Papavoine.

Mais pour accéder à ce niveau de diplôme, il faut d’abord obtenir un CAP. « Et le niveau de CAP ne correspondait plus à l’optique de ce nouveau BP. Il était devenu trop large dans son approche et Il fallait le recentrer sur les fondamentaux du métier, dont le savoir-être qui suppose une communication avec la clientèle et les intervenants sur chantier » insiste le responsable.

Communication, organisation et réalisation

Parmi les fondamentaux, le jeune titulaire du CAP devra être capable d’anticiper et d’être autonome par rapport aux tâches confiées par son employeur ou le chef de chantier ; Il doit donc être apte à prévoir (et à demander si nécessaire) le matériel et les outils dont il a besoin pour organiser son travail.

Outre les aspects de communication, organisation et réalisation, le diplôme prévoit l’acquisition d’un certain nombre de compétences théoriques dans trois unités, la première étant le Français-histoire-géographie et enseignement moral et civique, la seconde les Mathématiques-sciences physiques et chimiques et la troisième, l’Education physique et sportive. L’étude de l’anglais sera également peut être au programme…

Attention, cependant, de ne pas amoindrir le niveau d’enseignement professionnel au profit du niveau d’enseignement général que certains veulent renforcer, prévient Luc Papavoine. « La connaissance du geste et des techniques d’application des produits sont fondamentales et cela qu’il faut remettre avant tout dans le CAP ».

Savoir peindre et enduire sans rubans de masquage

Le CAP doit être permettre de bien maîtriser les techniques de base, selon le professionnel. c’est à dire savoir reconnaître les supports, pouvoir réaliser de beaux enduits lissés ou encore savoir rechampir, une technique de base préalable à la réalisation des applications de peinture, ainsi que poser des revêtements (sols et murs)

« Le jeune doit par exemple savoir mettre en peinture et enduire sans poser de ruban de masquage, source de gaspillage de matière et de perte de temps » plaide Luc Papavoine qui ajoute : « Cela suppose que le formateur maîtrise lui-même ces techniques.

C’est pour cette raison que nous devons être vigilants, dans le cadre de la réforme de la formation professionnelle à venir, sur le niveau de formation des nouveaux enseignants qui auront en charge les jeunes en CAP et BP. Ils devront maîtriser eux-mêmes les gestes et fondamentaux du métier de peintre

En attendant, les réunions de travail s’échelonneront en commission paritaire jusqu’à la fin de l’année pour aboutir à un projet de référentiel qui devra être validé en décembre 2018 et appliquée dès la rentrée 2019. Avec une sortie des nouvelles promotions de CA Peintres applicateurs de revêtements en 2021…

*Union professionnelle des métiers de la finition

A noter : Un titre professionnel est une certification professionnelle délivrée au nom de l’Etat, par le ministre du Travail. Ce titre obtenu dans le cadre de la formation continue atteste que son titulaire maîtrise les compétences, aptitudes et connaissances permettant l’exercice d’activités professionnelles qualifiées.

 

La procédure et le planning de révision du CAP

Apprentissage

La révision du CAP se déroule dans le cadre d’un groupe de travail piloté par deux inspecteurs de l’Education nationale avec la participation des professionnels de l’UPMF-FFB, l’UNA-PVR* Capeb, le conseil formation CCCA-BTP en charge de la filière de formateur et enseignant et un représentant de l’OPPBTP.

Un calendrier annuel de réunions a été fixé sur l’année 2018 sur la base de 2 jours de travail toutes les 5 semaines environ. Ces réunions permettront d’élaborer le référentiel d’activités professionnelles (RAP) puis le référentiel de certification du diplôme et la structure du règlement d’examen. Le nouveau diplôme devra être opérationnel pour les jeunes entrant en formation à la rentrée 2019. Prochains chantiers à venir : la révision des BTS et Bac Pro …

*Union nationale artisanale Peinture vitrerie revêtement

Quels établissements pour se se former ?

En France, il existe plusieurs établissements qui proposent cette formation en apprentissage ou en alternance : Centre de Formation d’Apprentis BTP, Etablissement régional d’enseignement adapté ou Lycée professionnel, ces derniers dépendant de l’Education nationale.

Quels réseaux solliciter ?

  • Le réseau du CCCA-BTP

Le Comité de coordination et de concertation de l’apprentissage est le premier réseau d’apprentissage en France. Il compte 118 centres de formation en France, qui forment les jeunes à tous les métiers du Bâtiment (27 métiers concernés au total). 48 000 jeunes ont été formés en 2016/2017. Il propose plus de 100 diplômes du CAP à ingénieur. Voir la fiche

  • L’association ouvrière des Compagnons du Devoir

L’association forme les jeunes aux métiers de peintre (17 métiers sont enseignés au total dans les secteurs du BTP, métallurgie, de la décoration ou les métiers de bouche). Privilégiant la vie de communauté, le voyage (en changeant d’employeur et de région chaque année) et l’ouverture culturelle, les Compagnons du Devoir assurent aux jeunes un parcours de formation en plusieurs étapes : l’apprentissage, le perfectionnement ou Tour de France et le travail de réception qui doit être réalisé par l’aspirant. L’association a édité plusieurs fiches métiers dont celle consacrée aux peintres. Lire aussi notre article Comment devient-on Compagnon du Devoir

*Union nationale artisanale Peinture vitrerie revêtement

 

Source : apiedoeuvre.fr

 

Un nouveau type de cabines pour les apprentis peintres (au CFA de Bretigny sur Orge) permet de s’adapter à de nouvelles configurations de travail, dont le travail en façade

 

 

Tags

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page
Fermer
Fermer