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Quel avenir pour l’Afpa, Agence nationale pour la formation des adultes ?

La cour des Comptes estime que l’agence nationale pour la formation professionnelle des adultes doit mener une réforme impérative. L’organisme financé par l’Etat creuse son déficit d’année en année.

La Cour des Comptes rappelle que le plan dit de refondation, mis en œuvre à la fin de 2012 par la direction de l’Afpa, constituait déjà une dernière chance pour l’association d’assurer sa pérennité. Elle appelait, en outre, l’État à expliciter sa stratégie afin de justifier le soutien financier qu’il avait apporté à l’Afpa.

Or, le contrôle réalisé par la Cour en 2018 montre que les difficultés financières se sont aggravées depuis 2013 et qu’elles auraient mis l’Afpa en situation de cessation de paiement à plusieurs reprises, si l’État n’était intervenu en lui versant des aides exceptionnelles, dans des conditions juridiques discutables.

Les difficultés de l’Afpa résultent de l’absence de pilotage stratégique et d’une gestion défaillante, révélatrice d’une incapacité à réformer cette structure, analyse la cour des Comptes.

Une restructuration à mettre en oeuvre

Aussi, l’avenir de l’Afpa est-il désormais conditionné à la restructuration que l’actuelle équipe de direction souhaite mettre en œuvre d’ici 2020, les pouvoirs publics ayant enfin contraint l’organisme à tirer les conséquences de l’ouverture du marché à la concurrence.

Et pourtant, reconnaît la Cour des Comptes, l’Afpa est un acteur reconnu dans le secteur de la formation professionnelle. Il s’agit en effet d’un opérateur de référence en raison des effectifs massifs de stagiaires qu’elle accueille (145 000 en moyenne chaque année), de son savoir-faire dans le domaine pédagogique et des plateaux techniques dont elle dispose sur l’ensemble du territoire métropolitain.

En effet, elle recourt à des formateurs ayant eu une première carrière professionnelle en entreprise pour assurer la transmission des compétences de façon concrète. Par ailleurs, poursuit la Cour des Comptes, l’Afpa est un opérateur central de la politique du titre professionnel en accordant chaque année près de la moitié des 160 000 titres délivrés au nom du ministère du travail.

Le taux de réussite à ces titres des candidats présentés par l’Afpa dépasse 80 %, soit cinq points de plus que le taux moyen de réussite de l’ensemble des candidats.

L’Afpa organise la première journée Portes Ouvertes de l’année 2019, le 21 Mars, dans tous les centres.

L’action de l’Afpa globalement efficace

Au regard des taux d’insertion professionnelle des stagiaires, l’action de l’Afpa paraît globalement efficace, reprend la Cour des Comptes dans son rapport. En 2017, 66 % des demandeurs d’emploi sortis d’un stage de formation suivi à l’Afpa ont accédé à un emploi au cours des six mois suivants et, parmi eux, 45 % à un emploi d’une durée d’au moins six mois.

Ces résultats sont d’autant plus notables que les stagiaires de l’Afpa présentent majoritairement une faible qualification et sont, à ce titre, plus éloignés de l’emploi que d’autres publics. En comparaison, les statistiques de Pôle Emploi relatives à l’insertion professionnelle des demandeurs d’emploi à l’issue d’une formation, tous organismes et types de formation confondus, montrent que moins de 60 % d’entre eux accèdent à un emploi dans les six mois.

Enfin, l’Afpa joue un rôle important dans la formation des moins qualifiés. En 2017, 66,2 % de ses stagiaires ont accédé à une formation correspondant à un premier niveau de qualification et 31,5 % des stagiaires de moins de 26 ans sont entrés en formation à l’Afpa sans détenir de qualification préalable. Récemment l’Afpa a développé de nouvelles offres de services, notamment en direction des jeunes en quête de projet professionnel, mais aussi des réfugiés.

Un nouveau point bas des recettes attendu en 2020

L’avenir de l’organisme est donc conditionné à une restructuration de grande ampleur, les perspectives d’activité étant peu favorables à moyen terme. A noter, un déficit d’exploitation cumulé de 507,8 millions d’euros entre 2013 et 2017, soit en moyenne plus de 100 millions par an.

L’activité de l’Afpa devrait-elle encore décroître à court terme pour s’établir à un point bas en matière de recettes à environ 600 M€ en 2020, soit -24,5 % par rapport à la moyenne annuelle 2013- 2017, reprend la Cour des Comptes.

Pourquoi cette baisse de chiffre d’affaires ? C’est avant tout la conséquence de la régionalisation de la formation des demandeurs d’emploi dès 2004 et de l’ouverture à la concurrence en 2009. Résultat : la part de l’Afpa dans la commande des régions est passée de 42 % en 2010 à 25 % en 2016, au profit des Greta et organismes de formation privés.

Suppression de 38 centres Afpa et de postes en CDI

Cette baisse des recettes exige une réduction drastique des dépenses afin de restaurer la compétitivité de l’agence. Elle nécessite également que l’Afpa se concentre sur son cœur de métier, c’est-à-dire les actifs en transition professionnelle et ceux les plus éloignés de l’emploi, afin de rétablir sa part de marché dans ces secteurs, recommande la Cour des Comptes.

Outre la suppression de 38 centres prévus par le plan de transformation, qui vient juste d’être engagé par l’Afpa, l’organisme devra diminuer ses charges de personnel, en clair, licencier ; Un plan de sauvegarde de l’emploi devrait être négocié d’ici mars 2019 avec les partenaires sociaux. L’Afpa mise sur 600 départs à la retraite d’ici 2020 qui ne seraient pas remplacés.

En tout, 1 541 postes en CDI seraient supprimés à horizon 2020 et 603 postes en CDI créés, ce qui, outre des reconversions d’agents concernés, induira inévitablement des procédures de licenciement dont les coûts devront être maîtrisés.

Source : Apiedoeuvre.fr

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