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Quand le travail intérimaire devient socialement attractif

Alors que le projet de loi Avenir professionnel sécurise le contrat de CDI intérimaire, Prism’emploi publie une étude sur le dynamisme de l’intérim devenu « socialement attractif » selon ses promoteurs.

Le rapport économique et social de Prism’emploi* souligne le rôle économique décisif de l’intérim pour consolider la reprise de l’activité économique en 2017 (+ 8,5 % par rapport à 2016). Si les années de crise (2008 -2016) ont bien impacté les agences d’emploi, elles se targuent aujourd’hui d’avoir réalisé 90 400 recrutements en 2017 (tous secteurs confondus), apparaissant comme le premier contributeur au recrutement en France.

Le travail temporaire a ainsi joué son rôle de moteur économique en participant à 20 % des créations d’emplois, constate Prism’emploi. Les tendances mensuelles sont restées positives tout au long de l’année, avec une croissance de 8,5 % de l’emploi intérimaire en 2017.

Le nombre de salariés intérimaires représente, en 2017, 2,9 % de l’emploi salarié total, soit un niveau comparable à la situation observée avant la crise de 2009. Depuis 2014, près de 180 000 emplois en équivalent temps plein ont été créés grâce au travail temporaire et au CDI intérimaire.

Le CDI intérimaire sécurisé pourvoyeur d’emplois

Le CDI intérimaire a en effet participé à la création d’emplois dans l’intérim, affirme l’étude puisque 35 000 CDII ont été signés depuis sa création en mars 2014 (25 000 CDII sont en cours au 1er trimestre 2018). Rappelons que le projet de Loi Avenir professionnel, défendue par la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, pérennise ce type de contrat, absent de la version initiale du texte de loi (article 68 de la Loi)

Caractéristique du CDI intérimaire, déployé en 2013 après un accord de branche étendu en 2014 : il permet de mener des missions de travail temporaire variées au sein d’entreprises utilisatrices dans le cadre d’un contrat à durée indéterminé signé par l’agence locale d’emploi.

Présenté comme un outil de « flexisécurité », ce contrat permet aux professionnels de l’intérim d’échapper à la taxation des contrats courts. La profession explique que c’est aussi une manière de fidéliser un personnel qualifié (et donc très demandé actuellement) en lui conférant tous les droits liés au statut de salarié en CDI. Le statut du salarié intérimaire en France est le plus protecteur d’Europe, rappelle d’ailleurs Prisme Emploi.

13 % de créations d’emploi en 2017 avec le CDII

Au 4e trimestre 2017, la Dares (ministère du Travail) soulignait une hausse de 82 % de salariés intérimaires en CDII, correspondant à 10 000 salariés supplémentaires. Avec 13 154 contrats supplémentaires, le nombre de CDII signés a doublé en 2017. Ainsi, en fin d’année 2017, le CDI intérimaire a contribué à hauteur de 13 % des créations d’emplois dans l’intérim.

En 2017, l’étude indique que le recours à l’intérim dans les différents secteurs a progressé, passant de 7,7 % à 8,6 % dans l’industrie, de 7,8 % à 9,0 % dans le BTP et de 2,0 % à 2,3 % dans le secteur tertiaire (par rapport à 2016).

« Après avoir prouvé son efficacité dans la reprise économique, l’intérim est devenu socialement attractif » déclare Isabelle Eynaud-Chevalier, Déléguée Générale de Prism’emploi, dans le cadre de cette étude.

Des investissements dans la formation des intérimaires

Pour favoriser l’employabilité et la sécurité des salariés intérimaires, l’étude de Prisme emploi souligne que le secteur du travail temporaire poursuit ses investissements dans la formation grâce à différents dispositifs et à des fonds dédiés.

Le FSPI (Fonds de Sécurisation des Parcours des Intérimaires), instauré concomitamment au CDII, a permis à près de 45 000 personnes d’être accompagnées en 2017. Ainsi, les salariés en CDII bénéficient entre les missions, de formations qui leur permettent d’améliorer leur employabilité et de s’orienter vers les métiers porteurs.

En outre, les entreprises de travail temporaire travaillent avec le FAF.TT (Fonds d’Assurance Formation du Travail Temporaire) pour la gestion de leur plan de formation. Celui-ci a coordonné en 2017, près de 50 000 actions de formations.

Des casques de réalité virtuelle pour former les salariés

En 2017, afin d’adapter les qualifications aux évolutions récentes du marché du travail, les agences d’emploi ont investi 450 millions d’euros dans la formation professionnelle. Près de 300 000 formations opérationnelles et accompagnement vers l’emploi ont été dispensés, soit le niveau le plus haut jamais atteint dans la profession, indique l’étude.

Dans le secteur du BTP, notons par exemple le recours à des outils innovants de formation, comme des casques de réalité virtuelle destinés à sensibiliser les intérimaires sur les enjeux de sécurité sur les chantiers.

Une immersion numérique pédagogique, grâce au fameux casque, permet de mémoriser 70 % des situations à risques contre 25 % seulement, avec l’utilisation d’outils classiques, explique Eric Servolle, directeur de marchés chez ManPower. Son dispositif immersif baptisé Prévention 3D et développé avec le concours de 2J Process, est aujourd’hui déployé dans toutes les agences du groupe.

Et d’autres innovations numériques actuellement testées par les professionnels permettent de garantir leur efficience en termes de recrutement : c’est le cas des plateformes d’entretien avec les recruteurs virtuels en cours de déploiement dans les réseaux d’intérim…

Accès au logement, au crédit, à une mutuelle de santé

La branche du travail temporaire s’attache également à lever les freins à l’emploi par l’action du FASTT (Fonds d’Action Sociale du Travail Temporaire) afin d’apporter des solutions au quotidien des salariés intérimaires : favoriser l’accès au logement et à la mobilité, sécuriser l’accès au crédit ou encore, simplifier l’accès aux soins et à la santé.

Au cours de l’année, le FASTT a délivré 95 000 prestations aux intérimaires en mobilisant 24 millions d’euros. Enfin, ce sont désormais 800 000 salariés intérimaires qui bénéficient de la mutuelle « Intérimaires Santé » grâce au régime de branche institué par la profession.

Portrait robot des intérimaires : du moins de 25 ans au senior !

 

Le travail temporaire est, pour certains publics éloignés de l’emploi, une manière de s’insérer professionnellement et de développer leur employabilité, rappelle l’étude. Le travail temporaire est en effet très répandu parmi les jeunes et les personnes les moins qualifiées.

Un quart des intérimaires ont moins de 25 ans, parmi lesquels 39 % n’a pas le Bac3. Le travail temporaire constitue une véritable école de la deuxième chance pour ce public, lui permettant de développer son employabilité, relève Prism’emploi. En effet, avant leur accès à l’emploi par l’intérim, 90 % n’avaient jamais travaillé en CDI et 67 % n’avaient pas travaillé en CDD. Pour 67 % d’entre eux, l’intérim a été le moyen de trouver rapidement un emploi

En 2017, les agences d’emploi ont proposé des missions à 360 000 jeunes, peu ou pas qualifiés. La branche du travail temporaire investie auprès des jeunes a développé depuis 2014, une démarche d’accompagnement renforcé : « Mission jeunes », en partenariat avec l’État et l’Union Nationale des Missions Locales.

L’objectif est de faciliter l’accès à l’emploi durable des jeunes de moins de 26 ans suivis dans le cadre de la « Garantie jeunes ». A fin 2017, ce dispositif regroupe 973 agences d’emploi et 139 Missions Locales qui ont permis d’accompagner 18 000 jeunes non qualifiés grâce à 61 000 missions d’intérim proposées.

Le travail temporaire comme remise à l’emploi pour les seniors

Le travail temporaire participe également au retour à l’emploi des seniors, qui doivent faire face à une précarité accrue avec l’allongement des durées des carrières et le développement du travail en temps partiel. L’objectif de la branche est de faire tomber les préjugés au recrutement auxquels sont souvent confrontés les seniors : des prétentions salariales trop élevées et une obsolescence supposée de leurs compétences.

Les missions d’intérim sont une opportunité pour eux, rappelle Prism’emploi : elles représentent un maintien dans l’emploi, une sécurisation de leur situation avant l’âge de la retraite et la poursuite de leurs cotisations.

Quant aux entreprises utilisatrices, elles peuvent mener des projets ponctuels qui nécessitent des salariés très expérimentés, sans surcoût. En effet, l’intérim repose sur l’égalité de traitement : un salarié est payé suivant la mission effectuée, le frein du coût du travail est ainsi levé.

En ce qui concerne les compétences des seniors, le secteur du travail temporaire tient compte du fait que la formation est appelée à jouer un rôle croissant dans leur insertion professionnelle et s’emploie à leur fournir un socle de référence pour les aider à s’adapter aux nouvelles méthodes de travail.

A propos de Prism’emploi

Prism’emploi – Professionnels du recrutement et de l’intérim – est l’organisation professionnelle, qui regroupe plus de 600 entreprises de toutes tailles représentant 90 % du chiffre d’affaires de la profession. 8 260 agences d’emploi et 26 000 salariés permanents sont présents sur l’ensemble du territoire. www.prismemploi.eu

Chiffres clés 2017 intérim

  • 693 556 intérimaires en équivalent temps plein
  • 8 260 agences d’emploi
  • 26 000 salariés permanents
  • L’intérim croît de 8,5 % par rapport à 2016
  • L’intérim représente 43,3 % des opportunités professionnelles
  • 13 154 CDI intérimaires signés sur l’année

Source : Apiedoeuvre.fr

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