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Le COET MOF annonce une révolution pour le 27e concours

Le comité organisateur du concours des meilleurs ouvriers de France annonce une révolution pour le prochain concours. Les branches professionnelles devront désormais davantage s’impliquer.

Alors que le 27e concours va bientôt démarrer, le Coet* MOF annonce les changements au programme de sa révolution. « En fait, le 26e concours nous a permis de remettre certaines choses en place et nous allons aujourd’hui les formaliser » explique Jean-Luc Chabanne, secrétaire général de l’organisation.

Le principe du concours demeure le même : révéler les talents et « fabriquer » des ambassadeurs pour montrer la réussite grâce à la voie professionnelle. Mais, le Coet veut améliorer l’égalité des chances dans le concours, l’équité et la déontologie.

« Ce concours est plus facile pour un artisan ou un chef d’entreprise qu’un salarié car le premier peut gérer son temps et avoir accès à un meilleur financement » explique Jean-Luc Chabanne. Le Coet veut donc tout d’abord permettre aux salariés d’accéder dès le 27e concours à des fonds financiers pour réduire l’inégalité financière. Pour ce faire, le Coet doit respecter une procédure en cours, (Datadock) passage obligé pour les organismes de formation qui veulent être référencés par les Opco (opérateurs de compétences).

Il sera possible d’activer son compte personnel de formation

La réforme de l’apprentissage impacte le concours puisque le titre diplômant de MOF est inscrit au répertoire national des certifications professionnelles. Un candidat salarié pourra donc activer son compte personnel de formation (CPF) pour bénéficier de temps nécessaire à l’épreuve, dès le 27e concours

« Il n’est pas question de ruiner sa famille, sa vie professionnelle et sa vie lorsque l’on tente le concours et nous allons davantage contrôler ce qui se passe » insiste J.L. Chabanne. Pour y parvenir, le Coet veut s’appuyer sur les professionnels de la branche.

Les branches professionnelles devront par conséquent rédiger un sujet de 450 heures de travail qui n’excédera pas un montant de 5000 €. Les classes de métier ne pourront démarrer les concours qu’à cette condition et devront au préalable s’engager formellement.

Une commission de choix de sujet sera d’ailleurs mise en place par le Coet. Cette commission vérifiera que le sujet a bien été validé par la branche et qu’il correspond à la réalité économique du métier. Plus question de se lancer dans des sujets trop longs, trop coûteux, trop compliqués et déconnectés de la vie d’une entreprise.

Le respect de la déontologie, un critère capital

Autre critère pris en compte dans l’organisation du concours : le respect de la déontologie qui sera renforcé. Ainsi, il ne sera pas possible d’être juge et partie au sein de l’organisation. En clair, le rédacteur du sujet ne pourra pas être membre du jury.

En revanche, le rédacteur du sujet pourra rester en relation avec les candidats pour les accompagner et renforcer le parcours d’excellence.  « Nous mettrons en place des situations « apprenantes » pour permettre aux candidats de passer les épreuves qualificatives et les épreuves finales » précise le secrétaire général

Comment cela se déroulera-t-il ?  Par le biais et sous le contrôle de délégations régionales (8 d’entre-elles sont en phase de test). Elles mettront fin à certaines pratiques douteuses exercées par quelques MOF en matière de conseil et de formation. Objectif : faire en sorte que les candidats deviennent acteurs du concours « car ils sont nos clients et sont nos seuls clients » insiste Jean-Luc Chabanne.

« Nous espérons ainsi que cette démarche va nous rapprocher des entreprises avec l’arrivée d’une nouvelle population en termes de candidat… faute de quoi, l’ancien système nous condamne à mourir » reprend le secrétaire général.

Le titre MOF n’est pas un label d’entreprise

Les responsables du Coet MOF insistent également sur la particularité du titre MOF qui « n’est pas un label d’entreprise ». Le Coet MOF, piloté par trois ministères, dont l’Education nationale, le ministère du Travail et celui de l’Agriculture, rappelle en effet que le titre est décerné à un individu qui ne peut s’en prévaloir qu’à titre personnel.

Cette mise au point vise surtout les métiers de commerçants avec « boutiques » qui ont tendance à utiliser le titre pour leurs entreprises comme une marque commerciale. Une « tromperie » à laquelle le Coet MOF veut mettre fin. « Nous allons leur demander d’adopter d’autres comportements et cette exigence aura des conséquences sur le modèle économique du Coet » poursuit le secrétaire général.

Les montants d’inscription des candidats plus élevés

Le comité organisateur souhaite en effet diversifier ses fonds afin de bénéficier d’une meilleure indépendance financière. Pour cela, il entend limiter les fonds privés issus du mécénat à 30 % de son chiffre d’affaire

Les autres ressources proviendront des inscriptions des candidats (15 à 25 % du CA) moyennant une augmentation des montants d’inscription (auparavant 150 euros). « On sera aux alentours de 250 euros et en tout état de cause, en dessous du prix de n’importe quelle inscription à un examen » rassure Jean-Luc Chabanne.

Par ailleurs, le Coet souhaite désormais percevoir des revenus d’activité à hauteur de 25 à 30 % de son CA. Ses prestations seront facturées et une convention sera signée avec les Opco des branches concernées. Enfin, les 25 % restants de son CA seront constituées de fonds publics grâce à un travail avec l’Etat et les régions (qui conservent la main sur l’orientation des jeunes que le Coet souhaite « réassocier » à l’aventure des MOF via diverses animations et manifestations de promotion des métiers).

Les métiers devront respecter un code éthique

Le message du Coet est clair : le 27e concours ne démarrera qu’avec des métiers en capacité de prouver qu’ils ont engagé cette démarche basée sur le respect de l’égalité des chances, de l’équité et de la déontologie.

« Les professionnels devront s’engager sur le respect de ce code éthique et ce code sera signé par le conseil d’administration du Coet et les institutions » rappelle J.L. Chabanne. Des procédures de contrôle sont également prévues. Rappelons que seul un arrêté émanant du Coet, et publié au bulletin officiel, permet d’ouvrir officiellement le concours MOF aux classes de métier.

Les branches professionnelles devront par conséquent s’engager sur le respect de code éthique, raison pour laquelle, le secrétaire général cumule depuis plusieurs mois les rencontres avec les principales organisations professionnelles et syndicats.

Quelques incertitudes autour des métiers d’Art, plus confidentiels

« Tous les métiers vont signer ce code éthique et on ne subira aucune pression », prédit le responsable qui rencontrera l’ensemble des professionnels, y compris, les métiers dits de boutiques. Il précise :  « Il est sûr que l’on ne pourra pas démarrer le concours en dessous de 100 métiers sur les 190 professions représentées ».

Seule inquiétude du Coet MOF : certains métiers d’art et confidentiels, pourront avoir du mal à trouver des interlocuteurs au sein des branches professionnelles… Mais les épreuves qualificatives n’auront lieu qu’au courant du second semestre 2020, après les inscriptions fin 2019 et des réunions techniques au premier semestre 2020. Le temps de caler le 27e concours qui ne ressemblera plus du tout aux précédentes éditions, jure-t-on désormais au Coet MOF.

*Comité d’organisation des expositions du travail et du concours Un des meilleurs ouvriers de France

Source : Apiedoeuvre.fr / D. Legrand

 

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Un commentaire

  1. Plus facile pour les patrons que pour les ouvriers!…foutaise.J’etais « patron »bien grand mot lorsque j’ai concouru
    J’ai terminé ma journée de dimanche et je suis parti pour Rouen 450 km pour faire les levains le soir même et démarrer à 2h du matin
    Les « ouvriers » avaient pris 1 mois de vacances pour se préparer et être prêt
    Alors laissez-moi rire
    Respects à ceux qui le meritent

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