maf et mof

La colère des Meilleurs ouvriers de France en voie de s’apaiser ?

Le mouvement de colère exprimée par une centaine de MOF opposés à la banalisation de leurs titres semble s’apaiser après une rencontre entre les bureaux du COET-MOF (organisateurs du concours) et la société nationale des MOF (principale organisation regroupant les MOF en titre).

Ils se sont rencontrés pour trouver un terrain d’entente et créer un comité d’éthique où seront représentés, « de façon équilibrée » les deux instances… Ils, ce se sont les bureaux du COET-MOF (organisateur des Expositions du Travail et du Concours « Un des Meilleurs Ouvriers de France ») et de la Société Nationale des Meilleurs Ouvriers de France (principale association regroupant des MOF en titre). Objectif : mettre fin au contentieux qui risque de compromettre de nombreuses épreuves en cours cette année.

Le malaise et finalement la protestation s’étaient exprimés ces dernières semaines via une centaine de Meilleurs ouvriers de France venus témoigner de leur inquiétude sur le prestigieux concours. Après une manifestation devant l’assemblée nationale en avril dernier, ils ont également créé une page Facebook « 100 MOF en colère ».

A l’origine de ce mouvement de colère, un maître fromager affineur parisien, Christian Janier dénonçait la volonté du Comité d’organisation des expositions du travail de banaliser le titre de MOF. Et surtout de vouloir abaisser le niveau des épreuves pour le rendre plus accessible.

Attention de ne pas dévoyer le titre

« Ils ont dans l’esprit d’avoir rapidement 3000 ou 4000 MOF par concours contre 250 à 350 dans les anciennes promotions » s’indignait le fromager dans les médias. « Nous, on ne veut pas que ce titre, qui représente l’excellence professionnelle, soit dévoyé et que l’on fasse comme avec le baccalauréat qui tourne à 88 % de réussite ».

Et pour étayer ses propos, l’artisan expliquait qu’au lieu d’organiser 6 épreuves qualificatives sur une journée et demie, dans les métiers du fromage, il n’y en avait plus que 4, au détriment de la qualité du concours.

Des Pros remontés contre l’Education nationale

Derrière ces débats, c’est aussi l’organisation et l’organigramme du COET, voire ses missions, qui ont été remis en cause par les MOF en titre. Rappelons que le COET, représentant l’Education nationale (le titre de MOF est aussi un diplôme de l’Education Nationale), a voulu l’année dernière superviser les épreuves, quitte à revoir certaines modalités du concours pour les présenter à la manière de… l’Education nationale.

Une « ingérence » souvent très mal vécue par l’ensemble des métiers qui ont pointé du doigt « l’amateurisme et le manque de discernement de certains ronds de cuirs parisiens ».

« Pour certains de nos métiers, cela s’est mieux passé car nous avons réussi à trouver un terrain d’entente, après plusieurs allers-retours, témoigne un président de jury. Mais, il a fallu « biaiser » pour que nos épreuves respectent le nouveau formalisme de l’Education Nationale imposé par le COET » reprend le responsable, toujours amer.

Des coach juges et partie ?

Autre source de contentieux, le fait que certains juges puissent être « coach » pour les candidats a été sanctionné par le COET, qui a annulé certaines épreuves.

« De toute façon, on se connaît tous avant le concours car nous sommes des professionnels exerçant un même métier. Nous avons l’habitude de suivre nos candidats en nous renseignant et de les encourager car certains peuvent se retrouver isolés et démotivés » reprend l’un des présidents de jury.

D’où le besoin de sans doute revoir et préciser les modalités du concours en toute transparence et avec l’accord des parties concernées… La création du comité d’éthique devrait aider « à garantir la valeur exceptionnelle du titre de MOF » rappelle le communiqué envoyé conjointement par les deux organisations (Coet et SNMOF).

Les deux organisations signataires s’engagent ainsi à conserver l’indépendance de deux entités COET-MOF et SNMOF dans un respect mutuel, respecter et faire respecter les trois valeurs fondatrices du concours diplômant ; enfin, elles s’engagent à travailler ensemble sur la définition d’une « charte éthique » qui permettra à chaque lauréat(e)s et membres des jurys du concours de mieux apprécier les engagements liés au déroulement du Concours-diplôme « Un des Meilleurs Ouvriers de France ».

Un premier pas vers une réconciliation des parties qui devrait garantir une meilleure « visibilité » de ce prestigieux concours tout en conservant son esprit d’excellence…

Source : Apiedoeuvre.fr

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