Situation emploi

60 000 ingénieurs et techniciens à embaucher en 2019

La France manque d’ingénieurs et de techniciens, ce qui génère un manque à gagner de près d’un milliard d’euros par an pour les entreprises d’ingénierie, s’alarme Syntec-Ingénierie

Syntec-Ingénierie souhaite lancer une grande campagne de sensibilisation aux métiers de l’ingénierie. L’absence d’ingénieurs risque d’entraver la croissance d’un secteur qui prévoit d’embaucher 60 000 collaborateurs cette année selon le syndicat.

À l’occasion de ses vœux annuels, Syntec-Ingénierie lance la première édition du baromètre économique de l’ingénierie et révèle les enseignements d’une étude de la profession réalisée avec les partenaires sociaux*.

Avec un chiffre d’affaires qui augmente de 3 à 4% par an, le secteur crée des emplois partout en France : les entreprises prévoient de recruter 50 à 60 000 collaborateurs par an dont 9 000 créations nettes d’emploi par an.

Un déficit de professionnels formés

Cette dynamique motrice est néanmoins grevée par un déficit de professionnels formés. Les entreprises d’ingénierie enregistrent un manque à gagner de 500 millions à 1 milliard d’euros par an en raison d’un sous-effectif structurel qui atteint les 4%.

La fédération professionnelle de l’ingénierie appelle tous les acteurs de de la filière à promouvoir largement les métiers de l’ingénierie pour répondre aux besoins des grands projets.

« Pour répondre efficacement aux besoins des grands projets qui redessinent nos territoires, à savoir le Grand Paris, la rénovation du réseau ferré, le plan France haut débit ou encore le grand carénage nucléaire, nos entreprises auront besoin de recruter cette année 60 000 collaborateurs, déclare Pierre Verzat, président de Syntec-Ingénierie.

Comment les trouver ? Nous alertons la profession, les organismes de formation et les pouvoirs publics sur la nécessité de revoir de toute urgence l’offre de formation et de sensibiliser de nouveaux publics aux métiers de l’ingénierie ; sous peine d’entraver le développement et l’attractivité de nos territoires. »

L’ingénierie, un secteur pourvoyeur d’emplois

Avec un chiffre d’affaires de 55 milliards d’euros** et qui enregistre une hausse de 3 à 4% par an depuis 2015, l’ingénierie se démarque comme un secteur économique moteur. Non seulement en France, où les entreprises emploient 232 000 salariés, mais aussi à l’international, où elles réalisent 27 à 31% de leur chiffre d’affaires.

En forte croissance, les entreprises prévoient de recruter 50 à 60 000 collaborateurs par an entre 2018 et 2021, dont 9 000 créations nettes d’emplois par an, soit une croissance annuelle de 4% des effectifs salariés.

Si cette dynamique est globale, elle est néanmoins portée par quelques grands groupes. Fortement atomisée, l’ingénierie compte 73 000 entreprises** dont 70% d’indépendants.

Le chiffre d’affaires du secteur est ainsi réalisé à 70% par 2% des ingénieristes. Elle est également fortement concentrée : 4 grands projets totalisent environ 13 milliards d’euros de CA annuel pour l’ingénierie sur la période 2018-2021 : le Grand Paris, la rénovation du réseau ferré, le plan France haut débit et le grand carénage nucléaire. 

©BIG & Silvo d’Ascia – Gare pont de Bondy

Un modèle économique en danger

Alors que les entreprises d’ingénierie prévoient de créer 27 000 emplois, elles rencontrent des difficultés grandissantes à recruter, aussi bien au niveau Bac+5 que Bac+2. Sur les 33 000 technicien(ne)s formé(e)s chaque année en France, seules 14 000 personnes sont disponibles et 58 % choisissent de poursuivre leurs études

Les femmes restent sous-représentées dans la profession et ne constituent que 30% des effectifs formés. Le secteur souffre ainsi d’un sous-effectif structurel de 2 à 4%, qui engendre un manque à gagner de 500 millions à 1 milliard d’euros par an pour les entreprises.

Aux difficultés de recrutement s’ajoutent pour les entreprises d’ingénierie un double mouvement défavorable : la pression sur les prix et la hausse des coûts externes. Les expertises demandées par les clients publics et privés sont de plus en plus pointues – et donc de plus en plus chères – pour des prix qui restent constants.

En conséquence, la filière perd des marges de manœuvre pour augmenter les salaires. Notons également l’augmentation des missions au forfait et des frais de personnel (+4% dans l’ingénierie de construction de 2009 à 2016). Ce modèle contraint a pour effet de limiter les marges opérationnelles des sociétés, qui sont 4 fois inférieures à la moyenne européenne. 

Les métiers de l’ingénierie et les nouvelles technologies

Industrie du futur, transition énergétique et écologique, numérisation des services… Les tendances stratégiques qui impactent notre société engendrent de nouveaux besoins en compétences. Sur les 27 000 créations nettes d’emplois identifiées par l’étude, 58% concernent 8 principaux métiers liés aux nouvelles technologies. 

Data scientist, expert en cybersécurité, architecte Internet des Objets ou encore BIM manager sont ainsi particulièrement mis sous tension. Les formations initiales et continue doivent donc être réformées, non seulement pour fournir plus de professionnels qualifiés à tous les niveaux, mais aussi pour répondre aux nouveaux besoins en compétences de notre économie.

« Les entreprises d’ingénierie travaillent main dans la main avec le monde éducatif pour faire remonter les nouveaux besoins en compétences et adapter l’offre de formation. Des dispositifs sont aussi déployés pour que les métiers de l’ingénierie soient mieux connus des jeunes, avec la diffusion de supports de vulgarisation dans les collèges et lycées ou encore la création d’un réseau d’ambassadeurs. Il est clair que ces actions ne peuvent suffire au regard de l’ampleur de l’enjeu.

Cela doit aller de pair avec une révision des systèmes de formation et des modes d’apprentissage ainsi qu’une revalorisation de notre profession, qui est garante de la réussite des grands projets industriels et de construction » termine Pierre Verzat, président de Syntec-Ingénierie.

Source : Apiedoeuvre.fr

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