Le Comité d’orientation de l’Institut des métiers de la maçonnerie a présenté sa nouvelle feuille de route avec un objectif : sensibiliser la nouvelle génération aux métiers du gros œuvre.
Philippe Dresto, directeur de l’animation du devenir des métiers, anime la réunion du Comité d’orientation de l’Institut des métiers de la maçonnerie
L’institut des métiers de la maçonnerie (IMM), composé de Compagnons bénévoles, a réuni en avril dernier, et comme chaque année, ses partenaires issus du monde professionnel (1). L’échange animé par Philippe Dresto, directeur de l’animation du devenir des métiers, a fait le point sur les actions qui seront mises en œuvre cette année sous l’impulsion d’un nouveau président : Clément Lelièvre qui remplace Matthieu Hercé-Lemore, après 5 ans de mandat.
Un métier fabuleux mais trop peu de recrutements
« Nous avons un métier fabuleux, indique d’emblée Olivier Ducareuge, artisan maçon à Montpellier et Délégué de métier chez les Compagnons du Devoir. Malheureusement, nous avons peu de jeunes intéressés par la maçonnerie qui souffre d’une mauvaise image. Notre objectif ambitieux est de les convaincre d’intégrer nos métiers car nous avons de nombreuses offres d’emploi avec des missions variées, et malheureusement, toujours un fort taux de chômage en France ».
Un problème récurrent dans les autres métiers du gros œuvre, comme ceux de la Pierre, qui témoignent des mêmes difficultés de recrutement par la voix de Bruno Combernoux, responsable de l’institut supérieur de recherche et de formation aux métiers de la pierre. Le nouveau plan d’actions de l’IMM s’appuie notamment sur la création de deux nouveaux groupes : le groupe Jeunes (avec 6 groupes et 6 animateurs qui réfléchissent sur la vie de Maçon Compagnon) et autre groupe « Promouvoir l’image du métier ».
Une nouvelle fiche métier pour le maçon
Le nouveau groupe chargé de la promotion de l’image du métier a ainsi remis à jour les outils de communication existants. « Nous ne disposions que d’une fiche métier et d’un diaporama un peu dépassé. Nous avons donc retravaillé cette fiche métier en intégrant des photos de chantier et en réactualisant les différentes missions et tâches d’un maçon, après avoir sondé des hommes de métier et un public élargi » explique Dimitri Andriot, chargé de mission Promotion-Recrutement-Placement pour les maçons.
De même, la fiche métier met en valeur le parcours diplômant en alternance (du CAP à la licence Pro) et évoque des rémunérations brutes mensuelles allant de 1900 euros en début de carrière à 2500 euros, a minima, pour un chef d’équipe. La fiche est consultable sur internet.
Une page Facebook sur les métiers de la maçonnerie…
Le groupe chargé de la promotion a également créé une page Facebook dédiée aux métiers de la maçonnerie. Fort de plus de 1000 membres, le groupe FB est ouvert à tous, « mais on y entre sur critères » précise Dimitri Andriot.
Il s’adresse aux jeunes, aux apprentis, et aux formateurs et traite des formations suivies et de l’environnement du Tour de France avec des articles sur les voyages faits par les Compagnons. Le but étant d’intéresser le jeune public et de susciter des vocations pour les métiers de la maçonnerie.
Et une vidéo métier diffusée dans un cinéma !
Enfin, notons la réalisation d’une vidéo métier faite par un professionnel. L’équipe est allée tourner des images pendant 4 jours chez Frédéric Miquet, chef d’entreprise dans la Sarthe (ESBTP) formé par les Compagnons du Devoir. La vidéo offre un panorama large de la profession, allant des métiers de la pierre jusqu’au béton architectural.
Le film a décortiqué le métier avec ses trois filières : le gros-œuvre pour les ouvrages neufs, les monuments historiques et la maçonnerie traditionnelle. « Ensuite, certaines fonctions ont été spécifiées comme celle de coffreurs-bancheurs, ferrailleurs…» précise Dimitri Andriot. Ce film sera diffusé dans les CFA, à l’occasion des évènements et journées portes ouvertes, mais aussi dans un cinéma pendant un mois, sur la base d’un teaser de 30 secondes…
Intégrer les femmes maçons dans la communication
« Nous voulons apporter des améliorations dans notre communication et notamment intégrer les femmes dans la vidéo métier de maçon » soulignent plusieurs responsables de l’IMM. Il faut savoir que les femmes sont concernées par le métier qui en intègre quelques-unes (3 aujourd’hui chez les Compagnons) et sans doute bien davantage à terme.
Parler à toutes les générations avec les mots de chacun !
Selon Matthieu Wanner, responsable de Bati’sphère, en termes de promotion, la communication devra être la plus large possible (à 360°) avec le recours à tous les médias et réseaux sociaux utilisés par les jeunes. Certes, il faut continuer de travailler sur certains « a priori » tels que la notion de pénibilité du métier qui « évolue » grâce à la mécanisation et à l’apparition de matériels de chantier performants, comme les exosequelettes.
Il faudra également valoriser les aspects positifs (un métier d’extérieur et d’action) tout en combattant les images reçues (les procédures de sécurité et de propreté sur chantier sont des règles que les entreprises doivent respecter).
Bien défendre les particularités du métier de maçon
Attention cependant, de bien « défendre » les particularités et atouts de la maçonnerie qui peut entrer en concurrence avec les autres métiers du Bâtiment voire les 30 autres formations proposées par les Compagnons, souligne Matthieu Wanner.
Cette réflexion d’identité peut être nourrie par certaines questions d’appropriation du métier comme : « Quelle est la trace laissée par le maçon ? »… Une question qui renvoie aux notions de développement durable, et à son rôle d’acteur de l’économie sociale et locale…. en lien avec les notions d’économie d’énergie.
(1) avec des représentants de syndicats de l’industrie du béton (Cimbéton, SNBPE) et des organisations professionnelles (UMGO FFB)
Source : apiedoeuvre.fr
