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L’observatoire des métiers du BTP présente 6 études

L’observatoire des métiers créé en 2006 par les commissions paritaires nationales de l’emploi du BTP a présenté plusieurs études sur l’évolution des métiers et leurs enjeux. Le constat est plutôt inquiétant.

A l’heure où les métiers du Bâtiment souffrent d’un fort déficit de main d’oeuvre, cette première édition de l’observatoire des métiers du BTP a permis de cerner l’importance des enjeux en cours, grâce à la restitution de certaines études.

Les sujets ne sont pas choisis au hasard : ils émanent des demandes des professionnels représentés au sein du Comité de pilotage paritaire de l’observatoire au regard des problématiques des métiers. Ce comité de pilotage regroupe des personnes désignées par les organisations professionnelles employeurs (Capeb, FFB, Scop BTP, FNTP) et les organisations syndicales de salariés.

Les secteurs couverts concernent le bâtiment et les travaux publics, soit 623 000 entreprises dénombrées en 2017 et 1 177 000 salariés (données 2018). S’y ajouteront bientôt les 2 700 entreprises du négoce bois matériaux et ses 75 000 salariés. La FNBM qui a rejoint en 2019 le nouvel Opco de la construction Constructys a en effet demandé à intégrer l’observatoire des métiers du BTP.

Lors de cette première journée de l’observatoire des métiers, six études ont été présentées :

  • Les fonctions études dans le bâtiment
  • L’encadrement de chantier
  • Le contrat d’Etudes Prospectives Travaux publilcs
  • L’étude bois bâtiment
  • Le BTP en milieux ruraux et urbain
  • Etude sur le profil des primo entrants

Focus sur l’encadrement de chantier

L’encadrement de chantier a donc fait l’objet d’une étude approfondie menée par l’observatoire des métiers. La demande des entreprises en matière de postes d’encadrement est forte aujourd’hui et les dirigeants embauchent de jeunes diplômés pour occuper les postes de chefs de chantier (BTS, DUT et licences professionnelles).

L’étude a voulu identifier précisément l’évolution des fonctions des encadrants à 3- 5 ans, sachant que ce type de poste requiert de multiples compétences. Elle a d’abord dénombré 150 000 encadrants dont une majorité de chefs d’équipe même s’ils n’ont pas toujours un titre officiel. On recense ainsi 80 000 chefs d’équipe, 38 400 chefs de chantier et 31 400 cadres de travaux.

Pour la fonction de conducteurs de travaux, les personnes diplômées (Niveau bac + 4) et les ingénieurs, sont appelés sur des chantiers plus techniques et pointus.

Des tâches administratives nombreuses pour les encadrants de chantier

Il s’agit de métiers en croissance, malgré une chute des effectifs dans le BTP due à la dernière crise. Les métiers d’encadrement ont en effet connu une progression supérieure à 4 % sur la période 2005-2015.

Si leurs missions deviennent élargies et complexes, les tâches administratives, toujours plus nombreuses, deviennent une contrainte pour certains. Les encadrants veillent en effet à la sécurité sur les chantiers, à la qualité des ouvrages, au respect de l’environnement (y compris la gestion des relations avec les riverains). Enfin, ils doivent gérer des équipes et participer à l’optimisation du chiffre d’affaires.

Comment sont-ils recrutés ? Traditionnellement, le chef de chantier vient du terrain et bénéficie d’une promotion interne au sein de son entreprise, grâce à son expérience et ses connaissances. Il s’agit d’ouvriers et compagnons souvent titulaires d’un bac pro et ou d’un BP.

Les sources de recrutement des conducteurs de travaux

Autre source de recrutement, notamment des conducteurs de travaux : les personnes diplômées (Niveau bac + 4) et les ingénieurs, sont appelés sur des chantiers plus techniques et pointus. Selon l’étude, les jeunes diplômés sont les gagnants de cette progression au détriment parfois de la promotion interne et de la formation des salariés plus âgés avec une expérience terrain.

L’étude a scruté l’offre de formation existante : si quelque 41 000 personnes sont formées actuellement à des missions correspondant aux fonctions d’encadrants, tous ne s’orientent pas vers les métiers du BTP (orientation vers d’autres secteurs, poursuites d’études vers d’autres branches…).

Néanmoins, quelque 10 000 jeunes s’orientent chaque année vers la fonction de chef d’équipe, auxquels s’ajoutent 3000 vers la fonction de chef de chantier et 3000 environ vers la fonction de conducteur de travaux.

Des tensions dans les métiers d’encadrants

Ces entrées demeurent insuffisantes au regard des besoins des entreprises. Les diplômés (correspondant aux profils des conducteurs de travaux) sont difficiles à capter et à garder : ils s’orientent vers des bureaux d’études ou d’autres fonctions et métiers (surtout pour les ingénieurs généralistes).

Quant au jeune chef d’équipe, il lui faudra 5 à 10 ans d’expérience pour gagner en autonomie et en autorité sur l’équipe. L’étude préconise de former (en formation continue) les chefs d’équipe (management, autonomie chantier, relation client) mais les freins sont nombreux de la part des petites entreprises (problème de temps et d’effectifs sur les chantiers).

Enfin, concernant les chefs de chantier, on dénombre 3000 jeunes issus de la formation initiale (BTS, DUT, licence Pro) se dirigeant vers ce type de fonction. Un chiffre qui semble cohérent avec les besoins en renouvellement, souligne l’étude, qui relève cependant une réelle tension ressentie par les entreprises interrogées sur le recrutement de ce type de profils

Ce sont surtout les métiers des TP qui souffrent de l’absence de ces profils dans leurs entreprises puisque seuls 31 % des profils formés sont spécialisés TP. Mais un accroissement de l’apprentissage pour les BTP va plutôt dans le bon sens, conclut l’étude.

Source : Apiedoeuvre.fr

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