9 jeunes menuisiers tentent le concours d’excellence MOF
Neuf menuisiers ont tenté de décrocher le titre de l’un des meilleurs ouvriers de France. Les jeunes compétiteurs (30 ans de moyenne) ont terminé leurs oeuvres au BTP CFA de Blois. Le verdict a été rendu…
Chaque concours MOF et chaque métier recèle des surprises. Et le métier de menuisier a surpris à plus d’un titre. Durant 5 jours, du 4 février au 8 février, neuf compétiteurs, certains très jeunes, (27 ans pour le plus jeune) se sont retrouvés dans les ateliers neufs du BTP CFA de Blois.
Ce grand établissement d’architecture contemporaine, sorti de terre il y a deux ans, forme chaque année 550 alternants. Et toute l’équipe pédagogique s’est mobilisée pour accueillir les candidats du 26e concours et leurs œuvres qu’ils devaient achever sur place.
Outre le jeune âge des menuisiers (30 ans de moyenne, ont pu constater les membres du jury), la tranquillité de l’atmosphère et des candidats a surpris les visiteurs. Concentrés sur les derniers détails de leurs ouvrages, durant 3 jours, et heureux de les terminer, certains ont pu échanger et découvrir avec curiosité les armoires (7 candidats) et escaliers de leurs voisins (2 candidats).
Deux options pour le concours : agenceur d’ameublement et menuisier Bâtiment
« Nous avons deux options pour ce métier, ce sont l’agencement et le bâtiment », explique Bernard Hibert, président du jury de classe menuiserie et également, vice-président du COET MOF(1). Auparavant, lors des précédents concours, un sujet unique était imposé pour la classe menuiserie.
« L’organisation du concours correspond à la réalité économique du marché aujourd’hui, reprend Bernard Hibert. Et ce métier recouvre deux grands secteurs avec, d’une part, l’enveloppe du bâtiment (incluant les portes, fenêtres, portes intérieures et escaliers), et d’autre part, l’agencement (commerce, hôpitaux, laboratoires) et l’aménagement intérieur de l’habitat (cuisine, salle de bains…).
Les 7 candidats ayant opté pour l’épreuve agencement devaient ainsi réaliser un meuble destiné à une surface de vente de luxe. Cette petite armoire doit permettre de contenir et sécuriser des objets remisés à l’intérieur du meuble mais aussi de servir de présentoir pour de très beaux objets en partie supérieure.
Les candidats agenceurs ont dû démarrer l’étude de conception (une centaine d’heures) et fabriquer leur oeuvre en atelier, chez eux durant 300 heures en moyenne, parfois bien davantage.
Arrivés à Blois, ils ont réalisé les ultimes finitions, et notamment assuré le ferrage des portes (rotation et immobilisation des ouvrants) avec des charnières parfois très étudiées et sur mesure.
L’escalier, une grande liberté créative pour les candidats MOF
Quant à l’escalier (option bâtiment), l’épreuve n’a tenté et séduit que deux candidats pour ce 26e concours. Et pour cause, l’oeuvre de grandes dimensions nécessite des moyens et outils adaptés. Il faut, en effet, de l’espace (un grand atelier mais surtout haut sous plafond) pour réaliser l’escalier ainsi qu’un investissement plus conséquent en matériaux.
« Les candidats devaient fabriquer un escalier contemporain à échelle grandeur, constitué de deux ouvrages » indique Bernard Hibert. Ici, une grande liberté créative a été laissée aux candidats qui n’ont reçu qu’une vue en plan ainsi qu’une description avant de démarrer la fabrication de l’escalier. Il s’agit d’un escalier venant desservir un palier de forme ovoïde et autorisant des flux de circulation de part et d’autre du palier.
Les candidats ont pu librement associer divers matériaux (métal, résine) pour réaliser cet ouvrage qui devait toutefois demeurer contemporain avec une dominante bois. Autre contrainte à respecter : l’escalier devait être le plus « léger » possible et devait intégrer un éclairage (non éblouissant) et des garde-corps. « Ce sont les normes à respecter quand on construit un escalier « précise Bernard Hibert.
Un grand oral pour évaluer les candidats menuisiers MOF
Autre particularité du concours des menuisiers, dont l’organisation est fixée par le jury et son président : une « épreuve » orale de 30 minutes a permis au jury d’évaluer chaque candidat présent à Blois. « C’est un moment important qui permet au jury de poser les questions qui se sont fait jour pendant l’examen du dossier du candidat et de son oeuvre ».
Les membres du jury peuvent ainsi mieux comprendre la méthode de travail adoptée par le candidat « car il y a parfois un décalage entre l’oeuvre restituée et le dossier remis au jury », selon le président.
Notons par ailleurs que la classe menuiserie n’a pas organisé d’épreuves qualificatives préalables au concours, à l’instar des autres métiers du Bâtiment. « On y a renoncé car nous avons constaté que, d’une part, l’organisation de ces épreuves qualificatives coûtaient cher(2) et que d’autre part, l’intérêt de ces épreuves était très relatif » explique Bernard Hibert.
Deux lauréats MOF dans la classe menuiserie pour ce 26e concours
Précisons que sur 25 candidats inscrits, 12 ont terminé leurs épreuves et 9 se sont présentés au jury à Blois. Ces données restent dans la « norme » constatée des autres concours MOF du Bâtiment.
Cependant, le nombre d’élus menuisiers demeure peu élevée, excellence oblige. Rappelons que le jury exige en règle générale une note de 18/20 pour attribuer le titre de l’un des meilleurs ouvriers de France
Les résultats ont en effet été annoncés dès vendredi après-midi au CFA de Blois, après l’exposition des œuvres, ouverte au public. Seuls deux candidats ont été déclarés lauréats MOF par le jury et tous deux avaient choisi l’option agencement : il s’agit de Marc Spieser et de Romain Cappadona.
Aucun lauréat MOF pour l’option Menuiserie Bâtiment
En revanche, aucun lauréat ayant choisi l’option Bâtiment (avec le sujet escalier) n’a malheureusement pu décrocher le titre de lauréat.
Une très forte déception à coup sûr pour tous ceux qui ont consacré une année complète à la réalisation de leur œuvre, en renonçant à leurs congés et vacances, et en mettant entre parenthèses leur vie sociale et de famille…
Mais le titre de Meilleur ouvrier de France, assurément, exige encore plus et toujours plus puisqu’il récompense la quasi-perfection d’un travail mais aussi celle d’une démarche professionnelle aboutie.
(1) Comité des Expositions du Travail/ Meilleurs ouvriers de France
(2) Le coût des épreuves qualificatives tous métiers confondus (220 métiers au total) a été évalué à 500 000 euros par le COET MOF.
Source : Apiedoeuvre.fr
Je viens de lire l’article, j’ai fais cette épreuve en réalisant un escalier et c’est dommage de lire » le jury à estimé que a réalisation des ouvrages était très éloigné du cahier des charges » , je vais dire que l’organisation de ce concours n’est pas à la hauteur des exigences demandés, c’est très bien que ce soit terminé car pour commencer quand ont s’inscrit il est normalement proposé de présenter une des épreuves au choix du candidat, l’option bâtiment , ameublement ou encore nous proposer un sujet libre l’ors des épreuves qualificatives, un jour alors vous êtes inscrit ont vous répond » pas cette année » , sans parler de modification en cour d’année du sujet, j’ai reçu un mail: le sujet à « volontairement était modifié » et nous devions êtres informé un mois avant l’épreuve finale , non moins de 4 semaines. et pour finir convoqué pour 2 jours d’épreuve le mercredi et jeudi montage et démontage compris mais vous pouvez pas démonter avant le vendredi 17H…. Et j’en passe, une organisation au niveau d’un apprenti ! mais je vais aussi dire que la moitié de mon dossier est resté à coté de ma caisse et que le dossier technique demandé en 12 pages maxi, alors que j’en avais 150 à mettre, ce concours et très mal organiser alors de lire cela c’est bien le reflet de 1 an de cette aventure, pas d’organisation, rien à faire de vous , une vision bien arrêté du métier alors que le sujet donne la possibilité de présenter un projet, il faut imaginer ce qu’ils souhaitent, allez demander à tous les candidats comment était l’organisation de cette année. Une honte pour le métier, avec beaucoup d’excellence!
Bonjour,
Nous avons eu l’occasion de nous expliquer sur ce commentaire du jury qui a pu vous heurter et la rédaction en est désolée (et a d’ailleurs supprimé ce commentaire sans doute trop succint par rapport au travail énorme fourni par les candidats). Ce concours est en effet difficile à vivre et à gérer, surtout quand on est artisan et que l’on doit courir en permanence après le temps. Nous comprenons bien la déception des candidats et vous souhaitons de poursuivre votre très beau métier avec force et courage.
La Rédaction Apiedoeuvre.fr