politique formation

Comment faire évoluer la formation professionnelle selon le CCCA-BTP

Le réseau d’apprentissage du CCCA-BTP s’interroge sur les transformations à opérer pour répondre aux enjeux de la récente réforme de l’apprentissage, à travers un nouvel hors-série.

Le CCCA-BTP a publié un numéro hors-série d’Education permanente, réalisé par divers contributeurs de son réseau. Il propose une réflexion sur les questions d’évolution de la formation professionnelle, en même temps qu’un échange d’idées.

La question du repositionnement des Centre de formation des apprentis ne date pas d’hier, affirme dans l’avant-propos de cet ouvrage, Jean-Christophe Repon, président du CCCA-BTP qui poursuit : « Qu’on le veuille ou non, la formation professionnelle est devenue un marché ».

Ce postulat qui a en partie guidé la réforme de l’apprentissage de 2018 à travers la Loi pour un Avenir professionnel, oblige aujourd’hui les organismes de formation à rendre à leurs clients qu’ils soient apprentis, salariés ou entreprises, le meilleur service possible.

Le hors-série Education permanente consacré à l’apprentissage dans le BTP propose une réflexion sur les politiques à mener pour anticiper les évolutions de la formation par alternance.

De nouvelles pratiques en termes d’apprentissage

« Elle les invite à développer leur capacité à se remettre en question, à mieux écouter le marché et faire évoluer leurs pratiques, leurs structures et expertises » ajoute Didier Bouvelle, secrétaire général du réseau du CCCA-BTP, dans l’éditorial de l’ouvrage.

Selon Didier Bouvelle, « dans ce nouvel environnement résolument libéralisé, (…), les organismes de formation doivent orienter leur offre vers une plus grande flexibilité et une plus grande individualisation pour répondre aux enjeux de montée en compétence des actifs, des entreprises et des territoires ».

Et il est vrai que les mutations technologiques et numériques ont généré de nouvelles pratiques en termes d’apprentissage, pratiques qui se sont accélérées. Ainsi les plateformes de e-learning (LMS pour Learning management system ou FOAD pour formation ouverte à distance) se déploient tout comme les simulateurs numériques, les actions de formation en situation de travail (Afest). « Des pratiques dont les opérateurs de formation sont amenés à accélérer le développement » précise Didier Bouvelle.

De nouvelles pratiques se déploient avec l’apparition des plateformes de e-learning (LMS pour Learning management system)

Le formateur, un ingénieur pédagogique et un « cinéaste »

Dans ce hors-série, les auteurs consacrent une place centrale au rôle essentiel du formateur. Il est « un ingénieur pédagogique » selon les termes de Stéphane Belluco*, en mettant en oeuvre des séquences s’intégrant dans une stratégie de formation alternée qui se décline en trois temps : la préparation, l’animation et l’évaluation.

Organisateur de contenus, le formateur qui évolue dans un monde complexe, est décrit dans l’ouvrage, comme animateur, évaluateur, accompagnateur des maîtres d’apprentissage, et joue le rôle d’interface au sein du réseau. C’est aussi un chef de projet occasionnel lorsqu’il pilote des projets pédagogiques dans le cadre de son établissement.

« Demain, il devra analyser des besoins et concevoir des séances, en personnalisant les parcours et en s’emparant de ressources adaptées aux profils des apprenants (plateformes LMS, etc.) » analyse Stéphane Belluco dans cet ouvrage.

Nul besoin de devenir un « geek », selon le responsable du pôle conseil formation, qui prévient cependant « qu’il devra renforcer ses compétences de réalisateur, au sens presque cinématographique du terme, mais sans technicité abusive ».

La question de l’arrivée de l’intelligence artificielle

De même, il ne sera pas question de laisser les apprenants seuls devant les écrans ou les stimulateurs, reprend S. Belluco.  Pour cet expert, il  s’agit de favoriser la différenciation pédagogique et d’encourager les interactions dans le cadre d’une alternance entre travaux individuels, travaux en petits groupes et travaux en grands groupes.

Le formateur sera donc avant tout un coach accompagnateur, particulièrement lors des temps individualisés et des temps en petits groupes.

A la question de savoir si l’intelligence artificielle sera en mesure de scénariser, accompagner, coacher, réguler l’actions d’individus et de groupes tout en s’adaptant et en donnant sens à un parcours, Stéphane Belluco répond avec prudence.

« Sans doute pas, aucune intelligence artificielle n’est aujourd’hui en mesure d’agir et d’interagir en situation, dans un système complexe, tout en portant un regard humain sur un autre être… humain ».

Les autres thématiques de l’ouvrage à découvrir

. Accepter la complexité, y compris celle des politiques de formation

. La certification professionnelle dans le BTP : quels enjeux ?

. La professionnalité émergente du formateur dans les CFA du BTP

. L’apprentissage BTP face aux enjeux de la transition énergétique et environnementale

. Prévention des risques, analyse du travail et performance de l’entreprise

. Mobilité européenne : se professionnaliser et augmenter son employabilité

. L’accompagnement des apprenants en difficulté avec les savoirs de base et l’émergence de CléA

. Rupture de contrats d’apprentissage et abandons dans le BTP

. L’intégration accompagnée : une innovation originale

. Net parcours Alternance BTP : une application au service de l’alternance

. Professionnaliser l’encadrement intermédiaire par l’analyse des situations de travail

. Women can build. Former les femmes aux métiers de la construction

*Responsable du pôle conseil formation à la direction des politiques de formation et de l’innovation pédagogique du CCCA-BTP

Source : Apiedoeuvre.fr

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