Olympiades

Pourquoi la profession des maçons soutient les épreuves des Olympiades

La WorldSkills Competition aura lieu du 22 au 27 août prochains à Kazan. Les professionnels du Bâtiment dont l’Union de la maçonnerie et du gros œuvre se sont beaucoup investis dans la compétition internationale… et espèrent des champions !

Les 44 jeunes titulaires de l’équipe de France, tous métiers confondus, ont achevé leur dernière semaine de préparation physique et mentale, avant la 45e compétition internationale qui se déroulera à Kazan du 22 au 27 août.

Rappelons que cette équipe qui part en Russie compte 13 jeunes issus des 12 métiers du BTP. Et parmi ces 12 métiers, ceux du gros œuvre occupent une place importante puisqu’ils regroupent la construction béton armé (l’épreuve se déroule en binôme), la maçonnerie et la taille de pierre.

La profession, dont l’UMGO-FFB, est en effet soucieuse de valoriser les compétences de ses métiers ainsi que la formation professionnelle qualifiante inhérente. Elle s’est donc fortement impliquée depuis quelques années, notamment dans le déroulement des épreuves des Olympiades des métiers.

Les champions français en béton armé (sur la photo d’ouverture) se sont entraînés avec leur expert métier Frédéric Miquet (à droite), administrateur à l’UMGO, avec l’appui et le soutien technique de Doka.©Doka

Lancement de l’épreuve construction en béton armé

Les maçons de l’UMGO ont ainsi contribué à lancer l’épreuve de la construction en béton armé et à l’intégrer au sein de la Worldskills compétition. Comment ? En faisant connaître l’épreuve et en aidant les régions intéressées à organiser des sélections locales.

Par exemple, un budget dédié a permis de financer la location des m2 de surfaces pour les sélections régionales béton armé sur le mondial des métiers 2018 de Lyon. A noter également l’achat de matériel, de produits de construction ou encore de médailles indispensables à l’organisation du concours…

Résultat : lors des finales nationales de la 45e Worldskills compétition à Caen, en 2018, l’épreuve béton armé a réuni 20 candidats soit 10 équipes de deux compétiteurs. Les vainqueurs français (Clément Dronne et Gaetan Artuso) partiront donc défendre les couleurs de la France à l’international dans leur métier. Le binôme sera accompagné de ses homologues maçons et tailleurs de pierre, respectivement, Jérémy Fournier et Allan Bontemps, qui s’est entraîné au CFA Unicem Auvergne-Rhône-Alpes.

Allan Bontemps, tailleur de pierre, s’est entraîné cette année au CFA Unicem Auvergne-Rhône-Alpes, reconnu Centre d’excellence pour l’entraînement des champions Tailleurs de pierre aux Worldskills.

L’UMGO sur tous les fronts pour soutenir les jeunes en entraînement

Là encore, l’organisation professionnelle s’est démenée pour fournir les matériaux adéquats à l’entraînement des compétiteurs maçons en fonction des indications des organisateurs russes : des briques perforées (7 palettes de 1000 briques avec le soutien de la Fédération française des Tuiles et Briques) et des sacs de mortier spécifiques.

Pour ce produit, Jack Malinge, l’expert métier français, avait reçu une photo du sac envoyé depuis la Russie et dont les experts de Weber et Broutin ont décrypté les mentions inscrites en cyrillique pour obtenir une référence approchante dans le catalogue des produits français.

Du côté de la construction en béton armé, l’UMGO a permis que les jeunes compétiteurs soient accueillis chez le fabricant Doka. Pour l’occasion, ce dernier a exceptionnellement rapatrié d’Autriche du matériel de coffrage spécifique car non stocké en France. C’est en effet ce type de matériels que les compétiteurs utiliseront à Kazan.

Le fabricant Doka a exceptionnellement rapatrié d’Autriche du matériel de coffrage spécifique et non stocké en France. C’est en effet ce type de matériels que les compétiteurs de l’épreuve béton armé utiliseront à Kazan.©Doka

Notons enfin que le maçon finaliste de Caen, Jérémy Fournier, ne partira pas seul à Kazan. L’UMGO a décidé de financer les déplacements d’un jeune maçon prometteur, Luc Brignolle, et de son coach, Romain Michon (médaillon d’excellence à Abhu Dhabi).

Le jeune âge du candidat lui permettra de se présenter au prochain concours des Worldskills, et en attendant, de tâter l’ambiance d’un concours international.

L’équipe des candidats maçons après les finales nationales des Olympiades des métiers à Caen en décembre 2018.

Maintenir les épreuves du gros œuvre à l’international

Le contexte exacerbé de compétition internationale pousse de toute évidence les professions à s’investir encore davantage dans ces épreuves. Les enjeux géopolitiques actuels des futurs pays d’accueil (la Russie en 2019, la Chine en 2021) les pousseront à « produire » des champions nationaux de haut niveau… Et la France ne doit pas baisser les bras, estiment les responsables métiers !

« Notre priorité va consister à repérer les futurs talents sur le terrain, en mobilisant les régions, notamment à l’occasion des prochaines sélections régionales » explique-t-on à l’UMGO. La tenue de l’épreuve internationale Worldskills à Lyon en 2023 (qui reste à confirmer) constituerait, à cet égard, une belle opportunité pour la France.

Pour l’UMGO, il faudra non seulement repérer les futurs talents, mais il faudra veiller à maintenir les épreuves du gros œuvre à l’international (il faut 12 pays mobilisés en compétition). Type d’épreuve en danger aujourd’hui à l’international : la taille de pierre, de moins en moins demandée semble-t-il par les pays participants.

L’épreuve maçonnerie aux finales nationales des Worldskills à Caen en décembre 2018.

Euroskills 2020 à Graz en Autriche

« Il va falloir vérifier le contenu de l’épreuve internationale par rapport au métier tel qu’il est pratiqué aujourd’hui dans les pays » explique l’UMGO. Il reste bien entendu l’épreuve des Euroskills, (à Graz en Autriche en 2020) parfois considérée à tort comme une épreuve de second niveau et qui pourrait accueillir certains métiers moins demandés.

Ces sujets mobilisent en tout cas les professionnels soucieux de défendre l’image de leurs métiers. En effet, un nombre important de nouveaux métiers frappent aujourd’hui à la porte des Worldskills… raison pour laquelle, les métiers dit traditionnels ne souhaitent pas en sortir aujourd’hui « car il sera beaucoup plus difficile d’y revenir par la suite » jugent avec beaucoup de bon sens, les responsables de l’UMGO…

 

Source : Apiedoeuvre.fr/ D. Legrand

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