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Dossier : quel sera le centre de formation de demain ?

Les « centres » de formation deviennent des « organismes » de formation, avec la réforme de l’apprentissage. Un changement de vocabulaire qui induit des transformations majeures étudiées par un dossier hors-série d’Education permanente.

Cette évolution ou révolution de la formation professionnelle est au cœur du nouvel ouvrage édité par le CCCA-BTP (1), intitulé : « L’apprentissage dans le BTP : de l’expertise à l’innovation ». Il fait suite au précédent opus (2) édité en 2018 et fait le point sur la performance des organismes de formation et les défis qui les attendent.

Le CCCA-BTP livre en effet le fruit d’une année de réflexion et d’échanges avec de nombreux acteurs de la formation professionnelle. Son ouvrage prolonge les débats d’un colloque organisé en juillet 2019 sur le thème : « La liberté d’offrir un avenir professionnel ».

Premier constat : le législateur a entraîné de nouveaux acteurs vers la formation professionnelle puisqu’entreprises, organismes, structures associatives et autres start-up s’orientent désormais vers une activité jusque- là strictement régulée ;

Mais, le contrôle sera strict, préviennent les auteurs de l’ouvrage car c’est bien une ressource fiscale qui est destinée à financer la formation professionnelle. Et cela, même si une concurrence plus importante dans les services à apporter aux entreprises et dans la recherche de jeunes à former s’est développée…

Les leviers à actionner pour former des professionnels compétents

La qualité de la formation demeure au cœur de la mission des CFA. L’ouvrage propose de réfléchir sur les sujets qui conduisent à actionner des leviers incontournables afin de former des professionnels compétents en situation.

Premier levier : créer les conditions idoines, dans la mesure où il faudra encourager le développement de l’apprenant via des formes pédagogiques qui l’amèneront à contextualiser, à conjoindre, à relier… Cela suppose des dispositifs, démarches et ressources, et une mise en oeuvre d’ingénieries et d’innovations pédagogiques adaptées.

Cela suppose également d’identifier et de porter l’innovation (et c’est le second levier) puisque l’avenir sera riche en innovations pédagogique, affirment les auteurs de cet opus. Et pour y parvenir, les organismes de formations devront se saisir de l’apport des neurosciences. Car ces sciences attractives ouvrent un potentiel dans la compréhension des modes d’apprentissage, reprend le hors-série.

Favoriser le Mix learning et bien choisir les lieux de formation

Autres leviers et recommandations proposées : ne plus opposer présentiel et distanciel. Ce « Blended learning » conduit les opérateurs à mixer les parcours pour spécifier les intérêts de la présence et de la distance. Il est essentiel de poursuivre la construction d’outils de plus en plus spécialisés pour tirer profit des potentiels du mix learning.

D’ailleurs, le choix des lieux de formation suppose une expertise à part entière, reprennent les auteurs de l’ouvrage. « Qu’ils soient physiques ou virtuels, présentiels ou distanciels, en centre ou entreprise, les espaces pédagogiques sont une réalité à appréhender ».

Et les équipements pour les faire fonctionner supposent également une véritable expertise car l’outil doit servir le projet, et non l’inverse. « Seule une réflexion sur l’ingénierie apprenante peut conduire à ouvrir les espaces d’apprentissage » rappelle l’ouvrage.

Renforcer les liens entre centres de formation et entreprises

Le renforcement des liens entre CFA et entreprises demeure au cœur du dispositif de l’apprentissage. De nouveaux outils promus par la Loi (Actions de formation en situation de travail et Validation des acquis de l’expérience ou VAE) permettent de se réinterroger sur cette question centrale.

Enfin, il faudra positionner la mobilité internationale, notamment à travers le programme Erasmus+ mis en place par l’Union européenne. En sachant que l’objectif final reste la délivrance de doubles certifications, garantes de la pertinence des compétences acquises dans ces cursus singuliers.

Pour finir, le numéro hors-série propose de se questionner sur l’apprenance. En clair, comment apprend-t-on à apprendre,  s’interrogent les auteurs. Une question qui doit rester ouverte et s’enrichir des résultats d’essais et des expériences menées autour de ce thème large qui est celui de la formation.

(1) Comité de concertation et de cordination de l’apprentissage du bâtiment et des travaux publics

(2) « Le CCCA-BTP, une expertise en action »

 

Source : Apiedoeuvre.fr

 

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